Domingo Faustino Sarmiento

Sarmiento grandit dans une famille peu fortunée, mais instruite et politiquement engagée, qui lui prépara ainsi la voie à son action future. De 1843 à 1850, il se trouva souvent en exil, et ses écrits virent le jour tant en Argentine qu’au Chili voisin. Son chef-d’œuvre est l’épopée biographique ''Facundo'', long réquisitoire contre le dictateur Juan Manuel de Rosas, que Sarmiento rédigea pendant son exil au Chili, tandis qu’il collaborait au journal ''El Progreso''. Au-delà de ses qualités littéraires, le livre témoigne aussi des efforts menés par son auteur contre les dictatures et de l’énergie qu’il mit à les combattre, spécialement celle de Rosas ; tout en exposant la vie du redoutable ''caudillo'', l’ouvrage s’applique à analyser les maux dont souffrait la jeune société argentine après l’indépendance et à cet effet met en opposition, d’une part, la « civilisation », incarnée par l’Europe des Lumières, soucieuse, à ses yeux, de démocratie, de services sociaux et de rationalisme, et par la capitale Buenos Aires, où œuvrent les ''unitaires'', partisans d’une démocratie d’orientation européenne, libérale, parlementaire, à gouvernement fortement centralisé, et d’autre part, la « barbarie » des normes régnant dans les campagnes reculées, où règnent les ''caudillos'', rudes potentats de l’Argentine du , appuyés par leurs ''montoneras'' (troupes de ''gauchos''). Quoique cette dichotomie ne rende compte que médiocrement de la réalité historique, cet ouvrage, mélange de réflexions sociologiques, historiques et psychologiques, et de descriptions de paysages et de mœurs, constitue un des points culminants de la littérature latino-américaine du .
Durant sa présidence de l’Argentine entre 1868 et 1874, Sarmiento se fit l'avocat infatigable de la rationalité et de l’instruction publique et de la démocratie pour l’Amérique latine. Il mit à profit son mandat pour développer et moderniser le réseau ferroviaire, le système postal, et d’autres infrastructures, et pour mettre en place un vaste système éducatif fondé sur le principe de laïcité, avec notamment la création de primaires et une augmentation de la population scolaire de à . Il assuma pendant de longues années des fonctions ministérielles et diplomatiques tant au niveau fédéral qu’à celui des États fédérés, ce qui le conduisit à voyager à l’étranger et à étudier d’autres systèmes éducatifs.
Il est aujourd’hui une figure respectée, tant comme homme de lettres que comme innovateur politique. Informations fournies par Wikipedia